France - expert : Cécile Pocheau Lesteven

 

ERIC WATIER 

Plus c'est facile, plus c'est beau : prolégomènes à la plus belle exposition du monde 

 

2015, Éditions Incertain sens Éditions Incertain sens

8 €

nº31
nº31


Nominé 2017

 

Plus c’est facile, plus c’est beau : prolégomènes à la plus belle exposition du monde se présente sous la forme de 89 courtes propositions à raison d’une par page. Chacune est construite sur le même modèle : la description technique d’une oeuvre célèbre d’art contemporain, suivie de l’affirmation de la facilité de reproduction du procédé. Par exemple : Renverser une tasse d’eau de mer sur le plancher, c’est facile. Lawrence Weiner l’a fait et tout le monde peut le refaire. En dressant un panorama neutre et objectif de dispositifs célèbres de la production artistique, Éric Watier désacralise la notion d’oeuvre d’art et met à jour les notions de reprise et de citation, particulièrement courantes dans l’art contemporain. Plus c’est facile, plus c’est beau est une phrase extraite d’une interview de Gil J Wolman menée par Michel Giroud et publiée dans le catalogue de l’exposition Hors limites (Centre Pompidou, 1994-1995). Eric Watier a fait du livre d’artiste sa pratique artistique. Souvent simples d’apparence et gratuites, ses publications prennent des formes variées : livrets, affiches, tracts, cartes postales, blocs. Ce livre s’inscrit dans la lignée de L’inventaire des destructions de 2012 (inventaire des artistes ayant volontairement détruit leurs propres oeuvres) : une réflexion sur les conditions de production de l’art contemporain post-duchampien et le discours qui l’accompagne. La maquette neutre (couverture blanche, une assertion par page) donne une dimension systématique au propos, le procédé est efficace, le livre est drôle.